Entretien avec Grégoire Duzan, coordinateur du projet et Niels Delbauve, maraicher, tous les deux habitants du quartier.
Niels (à gauche) et Gregoire
En quoi consiste le projet ?
Grégoire : Les Incroyables Comestibles est un projet novateur, qui vient d’Angleterre et qui consiste en remettre des bacs de culture pour redonner à la végétation une place en ville.
A Todmorden, ils sont devenus autonomes en alimentation. C’est assez exemplaire comme projet et permet d’ouvrir de nouveaux horizons que ceux du siècle qu’on vient de vivre : consommation un peu systématique où « on ne savait plus d’où venait la courgette, si ce n’est du supermarché ! ».
C’est donc un projet intéressant pour retrouver une sensibilité à la nature, qu’on a un peu perdue.
Niels : C’est un projet qui peut créer rapidement du tissu social parce qu’il enchante les gens en recréant le lien entre la nature et l’être humain.
Il y a aussi une sensibilisation à l’environnement. Ca permet de mettre sur la table des problèmes tels que l’érosion des sols, la pollution aux pesticides, la disparition des abeilles, … Ca peut remettre de l’émerveillement. S’occuper des plantes, c’est quelque chose qui emballe.
Qu’est-ce qui vous motive ?
Grégoire : J’ai envie de préserver la nature, endroit où le temps ne se compte pas mais s’admire. Autour de nous tout va trop vite, si bien que le temps de la nature est rarement mesuré dans les projets qui sortent de terre. C’est pourtant un paramètre fondamental de la vie de l’homme sur terre. Que va devenir la nature qui nous entoure si on ne lui injecte plus que des graines hybrides stériles?
Pour se faire une idée, n’hésitez pas à regarder « Solutions locales pour un désordre global » de Coline Serreau. Claude Bourguignon et son épouse, Lydia, en parlent très bien. Je vois donc ce projet comme une graine à faire germer dans l’esprit des gens pour les sensibiliser à ce type de problématique et à leurs solutions, notamment en redécouvrant le bonheur de cultiver des graines parfois oubliées, …
Niels : Ce sera surtout des moments d’échange autour des bacs, entre personnes qui s’y connaissent et qui ne s’y connaissent pas, autour de la nature. Ca me porte. On pourrait aussi sensibiliser les plus jeunes sur les variétés de plantes, d’où elles viennent, comment elles poussent et leurs besoins différents.
Comment les habitants peuvent s’impliquer ?
Niels : Il y aura des communications sur le projet pour proposer aux habitants de prendre contact avec les membres du projet, pour prendre l’initiative de s’occuper d’un bac ou de participer à l’occupation d’un bac ; ça peut aussi être s’impliquer dans le projet au travers de petits évènements.
Grégoire : Il y a une belle équipe de projet qui déborde d’énergie et d’idées qui font rêver. On a envie de la soutenir et mettre toutes ces idées ensemble.
Nous, on fait une proposition au quartier. Les habitants ont sans doute des attentes et des envies. Le but est que le quartier se les approprie pour que ça corresponde au quartier plus qu’à nous. La pérennisation du projet passe par l’appropriation.
Nous ne sommes pas les premiers sur Uccle. Ex : Ecole du Centre, bacs devant des habitations, … Le but serait de reconnecter le quartier de Saint Job via le Dieweg vers le centre de la commune.
Sur la chaussée Saint Job, il y a PotaJob, en collaboration avec Sequoia. Ce serait intéressant de développer une collaboration. Ca met aussi un lien avec le Kauwberg et le Plateau d’Avijl, espaces de nature fabuleux.
Il y a un peu de donnant-donnant entre la nature et nous. Je vois les temps réenchanteurs. J’aimerais que ceux qui voient les temps sombres soient réenchantés.
Pour plus d’infos et/ou nous rejoindre:
Lire notre article ‘C’est quoi les Incroyables Comestibles?’
Contactez-nous : quartierdurablesaintjob@gmail.com